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Vie chrétienne pratique
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Leçon 17 : Réaction et ressentiment
Notre façon de réagir à ce que quelqu'un dit ou fait, c'est ce qu'on appelle une « réaction ». Par exemple, quelqu'un dit quelque chose de gentil à notre sujet, et nous nous sentons bien. Nous sentir bien, c'est notre réaction. Quelqu'un dit à notre sujet quelque chose qui n'est pas vrai, et nous nous mettons en colère. Se mettre en colère est également une réaction.
Nous n'avons peut-être jamais beaucoup réfléchi à nos réactions, mais elles ont en fait une très grande importance. Dans la présente leçon, nous verrons pourquoi elles sont si importantes. Cette leçon nous aidera aussi à mieux comprendre nos réactions.
Pourquoi nos réactions sont importantes
La raison pour laquelle nos réactions sont si importantes, c'est qu'elles peuvent avoir des conséquences à long terme, et même éternelles. Ce qui nous arrive n'est pas aussi important que la manière dont nous y réagissons. Ce qui nous tracasse passera avec le temps, mais nos réactions peuvent avoir des conséquences éternelles.
Un chrétien m'a raconté que son père l'avait traité injustement quand il était adolescent. Il m'a dit : « Mon père m'a donné une correction que je ne méritais pas. À cause de cela, je lui en ai voulu pendant trente ans. Finalement, une nuit, Dieu m'a dit : "Tu renonces à cela, sinon c'est fini avec toi." J'ai donc abandonné mon ressentiment. »
Cette histoire illustre bien que ce qui nous arrive n'est pas aussi important que la façon dont nous y réagissons. Même si la correction était injuste et imméritée, la douleur physique qu'elle a causée ne pouvait pas durer très longtemps. Ce qui a duré longtemps, c'est la réaction de cet homme. Pendant trente ans, il a été en chicane avec son père. Pendant trente ans, Dieu n'a pas été capable d'utiliser pleinement cet homme. Pourquoi ? Parce que son cœur était rempli de ressentiment. Sa réaction avait eu des conséquences à long terme et même éternelles.
Les bonnes réactions ont des conséquences éternelles pour le bien
L'histoire de Joseph, dans l'Ancien Testament, peut nous apprendre beaucoup sur les réactions. Joseph était l'avant-dernier des douze fils de Jacob. Son père l'aimait d'une façon spéciale. À cause de cela, ses frères furent jaloux de lui et se mirent à le haïr.
Un jour, Joseph raconta à ses frères un rêve que Dieu lui avait donné. Il leur dit en fait : « J'ai eu un rêve dans lequel Dieu m'a montré que je régnerai un jour sur vous et que vous vous prosternerez devant moi. » Cela amena ses frères à le haïr davantage.
Quand l'occasion se présenta, les frères de Joseph le vendirent comme esclave. Il fut emmené en Egypte. Là, malgré son innocence, il fut faussement accusé d'avoir essayé de séduire la femme de son maître. Joseph dut passer plusieurs années en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis. Dans tout cela, Joseph ne devint ni amer ni rancunier.
Finalement, Dieu exalta Joseph. Joseph devint l'homme le plus puissant d'Égypte après Pharaon. Grâce à la sagesse que Dieu lui avait donnée, Joseph emmagasina du blé pendant sept années d'abondantes récoltes. Survint ensuite une grande famine sur toute la terre. C'est alors que les frères de Joseph descendirent en Égypte pour acheter de la nourriture pour eux-mêmes et pour leurs familles. Ils se présentèrent devant Joseph, mais ne le reconnurent pas.
Comme premier ministre d'Égypte, Joseph aurait pu se servir de sa puissance pour se venger de ses frères. Il aurait pu se dire : « Maintenant, je peux faire ce que je veux de mes frères. Je vais leur faire regretter leurs péchés. Je vais leur faire voir que le rêve que j'avais eu était vrai. Je vais leur montrer qu'ils ne pouvaient pas me faire ce qu'ils m'ont fait et s'en tirer comme si de rien n'était. » Il semble apparemment qu'aucune idée de vengeance ne vint à l'esprit de Joseph. Il dit à ses frères :
« Maintenant, ne vous affligez pas, et ne soyez pas fâchés de m'avoir vendu pour être conduit ici, car c'est pour vous sauver la vie que Dieu m'a envoyé devant vous. Ce n'est donc pas vous qui m'avez envoyé ici, mais c'est Dieu [ ... ] » (Genèse 45.5, 8).
Joseph laissa Dieu maîtriser ses réactions. Il fut bon et miséricordieux envers ses frères. Il prit soin d'eux et de leurs familles. Les réactions de Joseph furent de bonnes réactions, et elles eurent des conséquences éternelles pour le bien.
Comment réagir à diverses situations
Nous ne ferons peut-être pas face à une situation aussi difficile que celle de Joseph, mais nous nous ferons sûrement quelque peu maltraiter. Étant donné que nous vivons dans un monde d'être humains rebelles et pécheurs, nous ne devrions pas être surpris si nous nous faisons traiter injustement. Bien qu'un tel traitement puisse nous tracasser sur le moment, il n'est pas nécessaire qu'il ait un effet durable sur notre vie. Ce qui est important, ce sont nos réactions. Elles ont un effet durable sur notre vie et sur celle des autres.
Regardons quelques situations qui nous amènent habituellement à réagir d'une mauvaise manière et voyons comment nous pouvons nous comporter de la bonne manière. Dans chaque cas, remarquez que la personne impliquée était capable de choisir sa réaction.
L'impolitesse ou le manque de courtoisie.
Personne n'aime se faire traiter d'une façon impolie. Notre réaction habituelle, c'est d'agir de la même manière que l'autre a agi envers nous. Cette sorte de réaction ne plaît pas à Dieu. La Bible dit qu'un chrétien doit être courtois.
Le directeur d'un grand journal quotidien rapporta l'histoire suivante :
Je me dirigeais l'autre soir vers un kiosque journaux en compagnie d'un ami qui est quaker. Il acheta un journal et remercia très poliment le vendeur de journaux. Celui-ci ne répondit rien et ne releva même pas la tête.
« Quel renfrogné ! » commentai-je.
« Oh, il est comme cela chaque soir, » répondit mon ami.
« Alors pourquoi continuez-vous à être si poli envers lui ? » demandai-je.
« Pourquoi pas ? répondit mon anù quaker. Pourquoi devrais-je le laisser décider de la manière dont je vais agir ? »
Un traitement injuste.
Presque tout le monde se fait traitrer injustement à un moment ou à un autre. Cela peut beaucoup nous faire souffrir. Le fait d'être chrétien ne veut pas dire que nous sommes insensibles à la façon dont les autres nous traitent. Mais, en tant que chrétiens, nous pouvons choisir notre réaction.
La fille d'un directeur d'école reçut une retenue imméritée. Elle aurait pu faire toute une scène à ce sujet ou garder rancune dans son cœur. Mais elle ne fit ni l'un ni l'autre. Elle dit tout simplement : « Je fait beaucoup de choses pour lesquelles j'aurais dû être gardée en retenue, mais je ne l'ai pas été. Ce n'est donc pas si mal. »
Le chrétien qui peut se comporter de cette manière quand il est traité injustement est vraiment heureux.
L'orgueil blessé.
Quand quelqu'un vous dit quelque chose qui vous blesse dans votre orgueil, vous pouvez réagir avec colère. Vous pouvez garder cette blessure ou ce ressentiment pour le reste de votre vie. Il serait grandement préférable de dire : « Un tel a blessé mon orgueil par ses paroles, mais il aurait pu dire bien pire que cela. S'il me connaissait comme je me connais moi-même, il aurait pu dire des choses dix fois pires que celles-là et être encore dans la vérité ! »
Les offenses.
Il est facile de se mettre en colère et de réagir de la mauvaise manière quand les autres nous offensent, mais n'oublions pas que nous récolterons ce que nous avons semé. Dieu se comportera avec nous de la façon dont nous nous comporterons avec les autres. Si nous sommes bons et miséricordieux avec eux, Dieu sera bon et miséricordieux avec nous. Si nous sommes sévères et rancuniers avec les autres, Dieu sera sévère et exigeant avec nous. Jésus a dit :
« Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. » (Matthieu 6.14, 15)
Un jour, le général Oglethorpe dit fièrement à John Wesley : « Je ne pardonne jamais ! »
« Alors, j'espère, dit Wesley, que vous ne péchez jamais. »
Quelqu'un nous attaque.
Quand quelqu'un nous adresse des paroles dures, nous avons envie de répliquer de la même manière. Mais cela ne fait qu'empirer la situation. Il est grandement préférable de nous maîtriser nous-mêmes et de surmonter la situation par une réponse douce.
Lors d'une table ronde, la situation s'était tellement échauffée qu'une femme s'emporta contre celui qui dirigeait la discussion : « Je veux que vous sachiez que je ne suis pas du tout d'accord avec vous ! »
L'homme se tourna vers la femme, garda la silence pendant un moment et lui dit finalement avec un grand sourire : « Je vous aime quand même ! » Il se maîtrisait vraiment. La tension disparut. L'atmosphère se déchargea. Plus tard, en sortant de la réunion, la femme se tourna vers lui avec un sourire et lui dit : « Moi aussi, je vous aime ! »
Cet homme était vraiment sage ! Si nous savons nous maîtriser nous-mêmes quand nous sommes attaqués, nous serons sages nous aussi. La Bible dit :
« Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère. » (Proverbes 15.1)
Les critiques.
Les critiques peuvent être fondées ou non. Si elles le sont, nous devons en retirer quelque chose. Si elles ne le sont pas, nous ne devrions pas les laisser nous troubler. Nous pouvons laisser cela entre les mains de Dieu en sachant qu'il s'en occupera.
Un sage a dit un jour : « Si vous avez raison, vous pouvez vous permettre de garder votre calme. Si vous avez tort, vous ne pouvez pas vous permettre de le perdre. »
Les erreurs.
Tout le monde fait des erreurs à un moment ou à un autre. Nous essayons souvent de trouver des excuses ou de blâmer quelqu'un d'autre pour nos erreurs. Si à une erreur nous ajoutons une mauvaise réaction, cela aggrave la situation. D'un autre côté, si nous admettons notre erreur et si nous demandons correctement pardon, Dieu peut alors se servir de nos erreurs pour sa gloire.
Le professeur Stuart Biacide, de l'université d'Édimbourg, faisait répéter une classe. Un homme se leva en tenant son livre de la mauvaise main. Il se lança dans une explication, mais le professeur s'écria : « Prends ton livre dans la main droite et assieds-toi ! »
L'étudiant leva son bras droit. Il était coupé au poignet. Le grand homme hésita un moment ; il alla ensuite trouver l'étudiant et, les larmes aux yeux, lui dit : « Je ne le savais pas. Veux-tu me pardonner ? » Cela se termina par la conversion du jeune homme.
On raconta ensuite cette histoire à une conférence biblique et, après la réunion, un homme s'avança l'avant et leva le bras droit. Il se terminait au poignet. Il dit : « Je suis l'homme que le professeur Blackie a conduit à Jésus-Christ. Mais il n'aurait jamais pu le faire s'il n'avait pas mis son bras autour de moi et s'il n'avait pas réparé son tort. »
Voici la leçon que nous devons retenir de ces histoires véridiques : il n'y a aucune situation dans laquelle la colère soit la seule réaction possible. Je n'ai pas à me mettre en colère. Les autres peuvent dire ou faire des choses qui m'irritent, mais personne ne peut me faire perdre mon calme. Si je me fâche, c'est parce que j'ai choisi de le faire. Je peux choisir de réagir avec patience, humour, bonté ou autrement.
Prenez garde de ne pas vous cramponner à de mauvaises réactions
Le danger des mauvaises réactions, c'est de s'y accrocher jusqu'à ce qu'elles se transforment en graves problèmes. Quand nous nous cramponnons à une mauvaise réaction, elle se transforme en ressentiment. Si nous entretenons le ressentiment, il se transforme en amertume. Le ressentiment et l'amertume peuvent nous détruire.
Considérons certaines choses que nous devrions faire pour éviter que le ressentiment et l'amertume prennent pied dans notre vie.
• Fermer les yeux sur les offenses.
Les croyants devraient demeurer en communion constante avec Dieu par la prière et la lecture de sa Parole. Quand nous sommes en communion avec Dieu, nous sommes capables de fermer les yeux sur beaucoup de choses qui pourraient autrement nous offenser. La Bible dit :
« Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi ; et pour eux il n'y a pas de chute. » (Psaume 119.165) [Darby]
Il est à notre avantage de réprimer notre colère et de fermer les yeux sur les insultes. La Bible dit :
« L'homme qui a de la sagesse est lent à la colère, et il met sa gloire à oublier les offenses. » (Proverbes 19.11)
• Résoudre promptement les malentendus.
Une des manœuvres dont Satan se sert, c'est de susciter des malentendus entre les enfants de Dieu. Il injecte un peu de tromperie et de mensonge dans une situation. Par conséquent, des gens en veulent à d'autres pour des choses dont ils ne sont même pas coupables.
La Bible nous enseigne que si nous avons un malentendu avec un autre croyant, nous devons aller le voir pour résoudre cette question. Si les enfants de Dieu obéissaient au Seigneur sur ce point, cela éliminerait bien des problèmes entre eux.
Le responsable d'une mission donnait une conférence pour des missionnaires dans un pays étranger. Un jour, un missionnaire vint le trouver pour lui dire : « Un des missionnaires a quelque chose contre moi, mais je ne sais pas pourquoi. » Un peu plus tard, l'autre missionnaire vint, lui aussi, trouver le responsable pour lui dire la même chose à propos du premier. Chacun pensait que l'autre avait quelque chose contre lui. Mais il n'en était rien. Il n'y avait absolument rien entre eux, mais Satan avait mis cette pensée dans leur esprit, ils l'avaient acceptée et ils s'étaient laissés tromper.
• Rejeter rapidement les mauvaises attitudes.
Parfois nous ne sommes pas capables de maîtriser notre réaction immédiate dans une situation donnée, mais nous pouvons empêcher qu'une mauvaise réaction se transforme en ressentiment. Nous pouvons choisir de rejeter une mauvaise attitude.
Une institutrice chrétienne se promenait sur le trottoir. En marchant, elle pensa à une chose qu'avait faite une autre institutrice et qui aurait pu susciter en elle du ressentiment. Elle s'immobilisa tout à coup et se dit : « Non, ça ne se passera pas ainsi ! Je rejette immédiatement ce sentiment de ressentiment. » Des années plus tard, en racontant ce fait, elle dit : « Aujourd'hui, je ne peux même pas me souvenir de quoi il s'agissait. »
La Parole de Dieu dit : « [ ... ] Que le soleil ne se couche pas sur votre colère, et ne donnez pas accès au diable » (Éphésiens 4.26, 27).
Dans ces versets, Dieu nous dit que nous ne devons pas nous cramponner à de mauvaises attitudes.
• Prier pour l'autre personne.
Chaque fois que nous nous rendons compte que nous gardons une mauvaise attitude à l'égard de quelqu'un, nous devrions commencer à prier pour lui. Même si cette personne vous a maltraité, priez chaque jour pour elle. Priez aussi que Dieu vous garde du ressentiment. Jésus a dit :
« [ ... ] Priez pour ceux qui vous maltraitent [ ... ] » (Matthieu 5.44).
Nos réactions doivent être sous le contrôle de Jésus-Christ
Nos réactions ne sont pas déterminées par les circonstances extérieures ; elles sont déterminées par ce qui nous contrôle intérieurement. Si c'est le moi qui est en contrôle, nous réagirons selon le moi ; si c'est Jésus-Christ qui est en contrôle, nous réagirons selon lui.
En tant qu'enfants de Dieu, nous n'avons pas la liberté de réagir comme bon nous semble. Nos réactions doivent être sous le contrôle de Jésus-Christ. Dieu nous a donné, comme chrétiens, des ordres précis sur la manière dont nous devons réagir. La Parole de Dieu dit :
« Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais recherchez toujours le bien [ ... ]. » (1 Thessaloniciens 5.15)
Notre responsabilité se trouve dans les mots « prenez garde ». Nous devons prendre garde à ne pas rendre le mal pour le mal. Cela veut dire que nous ne devons pas essayer de nous venger, mais plutôt souffrir patiemment d'être maltraités. Le Seigneur Jésus lui-même est notre exemple. La Bible dit :
« [ ... ] Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces. Lui qui, injurié, ne rendait point d'injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge justement. » (1 Pierre 2.21, 23)
Nos réactions ont des conséquences éternelles
Dieu veut que nous nous rendions compte de l'importance de nos réactions. Mlle Amy Carmichael, qui a été missionnaire aux Indes, a dit un jour :
La substance éternelle d'une chose ne se trouve pas dans la chose elle-même, mais dans la qualité de notre réaction à son égard. Ce qui compte, dans les périodes difficiles, c'est que nous soyons préservés du ressentiment, que nous gardions le silence et que nous soyons remplis d'une douceur intérieure. L'événement qui nous fait souffrir sera vite oublié, comme le vent qui passe et qui n'est plus. Ce qui a des conséquences éternelles, c'est ce que nous étions quand le vent soufflait.
Ce qui nous arrive importe peu. Ce qui compte vraiment, c'est la façon dont nous réagissons à ce qui nous arrive. Que le Seigneur nous fasse voir que nos réactions ont des conséquences éternelles.
Remarque : L'auteur est grandement redevable à M. L. E. Maxwell pour le matériel